
Aujourd’hui, je réfléchis… Dans quelques heures, une dépression tropicale va frôler l’île de La Réunion. Comme à l’accoutumée, notre commune coupera l’eau. Alors, en guise de prévention, je remplis les contenants, pour assurer un minimum d’eau durant ces jours incertains.
Je pense à ces femmes, d’hier, d’aujourd’hui et de demain, aux quatre coins du monde, qui marchent vers le puits ou la rivière, portant l’eau comme on porte la vie.
Je pense à ces porteuses d’eau, porteuses de vie, porteuses du vivant.
Je pense à leur démarche, droite et digne, malgré la lourdeur des jarres qu’elles équilibrent sur leur tête.
Je pense à la fatigue imprimée dans leurs muscles, aux kilomètres avalés sous un soleil implacable.
Je pense à leur pas, à leur mission.
Je pense à cette traversée quotidienne, à ces dangers qui guettent, à cette soif qui les pousse en avant.
Je pense à cette eau si précieuse qu’elles ramènent, goutte après goutte, espoir après espoir.
Je pense à celles qui, avant de repartir, versent aux plantes l’eau morte de la veille, afin d’aller chercher l’eau vivante du jour.
Je pense à ce que j’ai appris en lisant Mille Femmes Blanches ; « 𝘿è𝙨 𝙡𝙚𝙨 𝙥𝙧𝙚𝙢𝙞è𝙧𝙚𝙨 𝙡𝙪𝙚𝙪𝙧𝙨, 𝙟𝙚 𝙙𝙚𝙨𝙘𝙚𝙣𝙙𝙨 𝙘𝙝𝙖𝙦𝙪𝙚 𝙢𝙖𝙩𝙞𝙣 𝙘𝙝𝙚𝙧𝙘𝙝𝙚𝙧 𝙙𝙚 𝙡’𝙚𝙖𝙪 à 𝙡’𝙚𝙣𝙙𝙧𝙤𝙞𝙩 𝙤ù 𝙞𝙡 𝙛𝙤𝙧𝙢𝙚 𝙪𝙣 𝙥𝙚𝙩𝙞𝙩 é𝙩𝙖𝙣𝙜. 𝙇𝙚 𝙘𝙖𝙢𝙥 𝙣’𝙚𝙨𝙩 𝙥𝙖𝙨 𝙚𝙣𝙘𝙤𝙧𝙚 𝙩𝙤𝙪𝙩 à 𝙛𝙖𝙞𝙩 𝙧é𝙫𝙚𝙞𝙡𝙡é, 𝙚𝙩 𝙘’𝙚𝙨𝙩 𝙡’𝙞𝙣𝙨𝙩𝙖𝙣𝙩 𝙦𝙪𝙚 𝙟𝙚 𝙥𝙧é𝙛è𝙧𝙚 𝙙𝙖𝙣𝙨 𝙡𝙖 𝙟𝙤𝙪𝙧𝙣é𝙚. »
Je pense à ces réalités d’aujourd’hui encore. Je pense à ces femmes, en Inde, en Afrique, ailleurs, qui, en 2025, continuent de risquer leur vie pour un simple seau d’eau.
Je pense à vous, mes sœurs d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Je pense à vous, avec humilité et gratitude.
Avec tout mon amour, Sandrine