La Pensée Formelle : Sommes-nous tous égaux face à la réflexion ?


Réflexions / dimanche, février 23rd, 2025

As-tu déjà croisé des personnes qui semblent naviguer la vie sans jamais anticiper les conséquences de leurs choix ? Qui vivent dans l’instant, sans jamais projeter leurs actions dans le futur ? Ce n’est pas forcément de l’insouciance, ni un choix délibéré… mais peut-être une absence de pensée formelle.

Une découverte marquante lors de mes formations

J’ai découvert cette réalité en 1995 à Dijon, lors de ma première formation pour devenir animatrice et formatrice de formateurs en éducation à la sexualité avec Chantal Picot, une formatrice mandatée par le ministère.

Vingt ans plus tard, en 2015, j’ai eu l’opportunité de retrouver cette même formatrice, cette fois à l’Île de la Réunion, pour une mise à jour de mes connaissances. Et là encore, cette donnée m’a marquée : selon la formation que j’ai suivie, on estime qu’environ 1 personne sur 4 n’atteindrait jamais la pensée formelle. Bien que cette proportion ne soit pas précisément établie scientifiquement, il est clair que tout le monde ne développe pas cette capacité de la même manière.

Qu’est-ce que la pensée formelle ?

Jean Piaget, célèbre psychologue du développement, définit la pensée formelle comme la capacité à abstraire une situation de la réalité immédiate. C’est la possibilité d’analyser un problème sous plusieurs angles, d’imaginer différents scénarios, d’anticiper les conséquences d’une décision, le tout sans avoir besoin d’une expérience concrète.

En gros, c’est la petite voix dans notre tête qui nous dit :
« Si je fais ça, voilà ce qu’il pourrait se passer… »

Normalement, cette aptitude se développe à l’adolescence. C’est elle qui nous permet de planifier, d’argumenter logiquement, de prendre du recul. Mais certaines personnes ne l’atteindront jamais.

Vivre sans penser au futur : un cadeau ou un frein ?

Alors, faut-il voir cela comme une bénédiction ou un handicap ? D’un côté, ne pas trop cogiter, vivre dans l’instant présent, ça peut sembler libérateur. Pas de stress du « demain », pas de paralysie face aux choix… Une sorte de carpe diem absolu.

Mais d’un autre côté, cela peut mener à des décisions impulsives, à des difficultés à apprendre des erreurs passées ou à anticiper les conséquences d’une action. Une personne bloquée dans la pensée concrète pourrait par exemple :

  • Prendre des risques inconsidérés sans mesurer le danger,
  • Ne pas comprendre pourquoi certaines règles existent,
  • Avoir du mal à se projeter dans un futur à long terme (études, finances, relations…).

Et après la pensée formelle ? La pensée post-formelle

Si la pensée formelle marque une évolution majeure, elle n’est pas le dernier stade du développement de notre esprit. D’autres chercheurs parlent d’une étape supplémentaire : la pensée post-formelle, souvent associée aux personnes plus âgées et à la sagesse.

Ici, la pensée devient dialectique, c’est-à-dire qu’elle intègre le paradoxe, l’incertitude et la complexité des choses. Contrairement à la pensée formelle, qui cherche des réponses logiques et structurées, la pensée post-formelle accepte que certaines vérités puissent coexister, que la vie est pleine de nuances, et que le savoir évolue en permanence.

Et toi, où te situes-tu ?

Si tu as tendance à toujours peser le pour et le contre, à envisager les différentes perspectives avant une décision, alors tu as probablement atteint la pensée formelle. Mais si, en plus, tu as appris à accepter l’ambiguïté, à naviguer dans l’incertitude sans chercher une réponse définitive, alors peut-être es-tu en route vers la pensée post-formelle… voire la sagesse.

Mais au final, peu importe où nous en sommes, l’important est d’évoluer, d’apprendre et de s’ouvrir à de nouvelles façons de voir le monde.

Et toi, comment fonctionnes-tu ? Réfléchis-tu à toutes les options avant d’agir, ou te laisses-tu porter par l’instant ?

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