
Il était une fois un jardin caché, un endroit secret que seuls ceux qui savaient vraiment écouter la nature pouvaient trouver. Là, au milieu de la forêt, sous l’ombre bienveillante des arbres centenaires, s’étendait une clairière inondée de soleil, emplie de parfums qui dansaient dans l’air comme de doux souvenirs d’enfance.
L’odeur d’un parfum, celui d’un être disparu, flottait également dans l’air, délicat et mystérieux, rappelant l’étreinte d’un être cher qui semble toujours près de nous malgré le temps qui passe.
L’effervescence d’une fleur de jasmin se faisait sentir, un parfum doux et sucré qui enrobait le cœur de chaleur, ramenant à l’esprit les soirées d’été où l’on se sentait protégé par l’étendue du ciel étoilé. Plus loin, c’était l’odeur du café grillé que mon grand-père faisait pour le voisinage, un arôme intense et réconfortant qui emplissait l’air et rassemblait les gens, nous rappelant la chaleur des moments partagés. Et puis, il y avait le parfum inimitable du gâteau de riz, doucement mijoté au lait, sa texture crémeuse et rassurante, qui nous ramenait à ces moments de partage simples, en famille.
En marchant dans cette clairière, on sentait les pétales de roses écraser sous les pieds nus, leurs essences se mélangeant à celles de la terre humide. Un parfum enivrant qui n’avait rien d’agressif, mais qui remplissait l’âme d’une tendresse douce et infinie. Le vent soufflait, apportant des effluves de lavande, rappelant les champs violets des longues journées de moisson.
L’espace d’un instant, les arbres semblaient s’étirer, et chaque feuille murmurait des histoires anciennes, des secrets murmurés au fil des saisons, et tout autour les fleurs semblaient prêtes à partager leur propre magie. L’air était saturé de la vie même, cette vie qui ne demandait qu’à être ressentie, respirée, accueillie.
Et si l’on fermait les yeux, on pouvait se retrouver dans nos maisons, une assiette chaude à la main, les senteurs d’un plat mijotant lentement sur le feu, chaque ingrédient racontant sa propre histoire. le cumin, le laurier – comme un voyage dans des contrées lointaines, ramenant à l’esprit des soirées partagées avec ceux qu’on aime. Ou bien c’était l’odeur des criques, ces pains perdus du nord, légèrement frits, emplissant la cuisine de cette douce chaleur sucrée, évoquant les après-midis passés autour de la table, à rire et à savourer chaque bouchée. L’odeur des cuisinières au charbon du nord, la chaleur des rires, tout était présent, gravé à jamais dans notre mémoire olfactive.
Les sens éveillés, ce jardin devenait une fenêtre ouverte vers nos souvenirs, ceux qui nous rattachent à la vie, à la beauté de l’instant présent, à l’amour qui nous entoure, parfois invisiblement. Il suffisait de fermer les yeux, de respirer, pour que tout cela renaisse, l’espace d’un souffle, et nous transporte là où nos âmes se sentent chez elles.
ℝé𝕗𝕝𝕖𝕩𝕚𝕠𝕟 :
Il est fascinant de constater à quel point nos sens, et en particulier notre odorat, ont le pouvoir de nous ramener instantanément vers des moments chéris de notre passé. Les parfums sont comme des ponts invisibles qui relient le présent à nos souvenirs les plus lointains, nous offrant la possibilité de revivre des instants précieux. Que ce soit l’effluve d’une fleur, l’odeur d’un plat ou la senteur de la terre après la pluie, ces fragments d’éternité nous rappellent que le bonheur réside souvent dans la simplicité de l’instant présent. Prenons le temps, parfois, de fermer les yeux et de laisser nos sens nous guider vers ces souvenirs qui, bien que passés, continuent de nourrir notre âme.
ATMA
Sandrine