Il arrive souvent qu’on me demande, avec un sourire léger : « Tu bois du chocolat tous les matins ? »
Et à chaque fois, je ressens cette nécessité de poser les mots justes, d’ouvrir un espace de compréhension, pour que ce qui est sacré ne soit pas réduit à ce qui est banal.

• Non, je ne bois pas du chocolat.
• Je ne consomme pas. Je ne prends pas.
• Je me relie.

Chaque matin, j’entre en relation avec une plante médecine que l’on appelle Mama Cacao. Ce n’est pas une habitude ni un plaisir gustatif anodin. C’est un moment de vérité, une offrande du cœur, une porte que j’ouvre pour marcher à nouveau vers moi-même, dans la douceur et la présence.

Je prépare ce breuvage en conscience. Je choisis l’eau, le feu, les épices. Je me relie à l’origine de la fève, à la terre qui l’a nourrie, à toutes les mains qui l’ont touchée. Et avant la première gorgée, je m’arrête. J’écoute. Je formule une intention. J’invite son Esprit.
Car Mama Cacao n’est pas une substance : c’est une conscience.

Dans ce silence que j’installe, elle vient.
Elle m’ouvre le cœur, m’apaise, ou me montre ce que je ne voulais pas voir.
Elle me parle dans les frémissements du corps, dans les souvenirs qui remontent, dans les élans de joie, dans les larmes silencieuses.

C’est cela, diéter Mama Cacao.

• Ce n’est pas l’utiliser. C’est l’honorer.
• Ce n’est pas la boire. C’est l’écouter.

Et certains jours, elle me guide dans la danse ou dans l’écriture. D’autres, elle me demande simplement de m’asseoir et de ressentir. Elle n’est jamais la même, car chaque jour, moi non plus je ne suis pas la même.

Mama Cacao nous invite à ralentir, à revenir à la tendresse, à reposer les armes du mental, et à entrer dans le sanctuaire du cœur. Elle nous montre le chemin, mais jamais ne le fait à notre place. Elle nous accompagne, humblement, sans jamais imposer. C’est à nous de tendre l’oreille.

Alors non, je ne bois pas du chocolat.
Je vis un lien, chaque jour, avec un esprit végétal ancien, bienveillant, puissant et doux.
Et c’est dans cette relation sacrée que se tisse peu à peu mon chemin de guérison.